Les suivis en communauté sont courants au Québec puisqu’ils permettent d’assurer la réalisation du double objectif que poursuit le ministère de la Sécurité publique soit la protection de la société et la réinsertion des personnes délinquantes (2014). Ainsi, grâce à la collaboration qui existe entre le système correctionnel et les partenaires communautaires telles que les maisons de transition, un grand nombre de contrevenants sont suivis dans la communauté chaque année, et ce, malgré les nombreux défis que comporte cette pratique (ASRSQ, 2018). Parmi les différents types de suivis en communauté, on retrouve les libérations conditionnelles qui permettent un retour graduel dans la société suite à une peine d’incarcération. Malheureusement, on remarque une hausse de renonciation à faire une demande pour obtenir ce genre de sortie. Suite au constat de ce phénomène, le groupe ADAJ a mis sur pied un chantier ayant comme objectif de mettre en lumière les différentes pratiques et décisions associées à la libération conditionnelle. C’est dans le cadre de ce projet que s’inscrit la présente recherche qui a pour objectif de mieux comprendre les pratiques de sélection des partenaires du système correctionnel, soit les maisons de transition, des candidats à la libération conditionnelle qui font une demande de services auprès d’eux. Après la réalisation d’entrevues avec des professionnels travaillant dans ces organismes, il est possible de constater que des critères précis sont analysés lors de l’évaluation. Ces critères peuvent être regroupés sous trois dimensions, soit le parcours pénal et carcéral, le profil de l’individu et celui des maisons de transition. Un survol des enjeux vécus par les évaluateurs dans le cadre du processus de sélection est aussi réalisé dans la présente étude ce qui nous permet de faire ressortir l’indépendance qui les caractérise et les défis qui y sont liés.

Mots-clés : libération conditionnelle; maisons de transition; pratiques; processus de sélection; évaluation